L’AMPMQ a perdu, le 5 octobre 2021, un grand ami — l’humoriste québécois Pierre Légaré. Pierre a, durant des décennies, appuyé la cause syndicale de l’AMPMQ, et a participé à de nombreux événements organisés par l’association et sa fondation. Il a été le maître de cérémonie du gala annuel des Prix policiers du Québec en plus de s’impliquer activement au sein du Comité organisateur de cette cérémonie organisée par les principaux syndicats policiers au Québec, et ce, depuis 2001.
« C’est un grand ami que nous avons perdu cette semaine, un homme généreux et humble, sur qui nous pouvions toujours compter, surtout durant les galas des Prix policiers du Québec. Au nom des membres de la GRC du Québec, je souhaite présenter mes plus sincères condoléances à Danielle, et à leurs trois enfants, ainsi qu’à toute sa famille », dit Serge Bilodeau, le président de l’AMPMQ.
Reconnu comme l’un de nos plus intellectuels humoristes Pierre Légaré, qui a séduit les Québécois et toute la francophonie pendant des décennies avec ses jeux de mots, ses calembours et ses blagues en forme de questionnements existentiels, s’est éteint à l’âge de 72 ans, du cancer.
Pierre avait déjà failli être emporté par un cancer de la vessie, qui s’était déclaré en 2007. Au terme d’un dur combat, il s’était rétabli de cette maladie et s’était retiré de la vie publique pour se consacrer entièrement à sa santé. Par contre, il continuait de garder le contact avec les membres de la GRC du Québec par l’entremise des activités de l’AMPMQ.
Pierre laisse dans le deuil sa conjointe, Danielle, et leurs trois enfants, Manuelle, 43 ans, Catherine, 40 ans, et Guillaume, 38 ans.
Né le 2 juin 1949, Pierre Légaré, certainement l’un de nos plus brillants comiques, s’est fait connaître par son humour subtil, intelligent et pince-sans-rire. Il s’est fait une spécialité de poser des questions sur la vie et ses travers, sur le pourquoi des choses. Il s’amusait à mettre le doigt sur les absurdités du quotidien et à critiquer les comportements ainsi que le système de valeurs de notre société de consommation, avec dérision et, souvent, une logique implacable.
Ce penseur et philosophe a d’abord obtenu une maîtrise en psychologie de l’Université de Sherbrooke. Il a fait carrière comme psychologue avant de mettre un pied dans le monde du spectacle à la fin des années 1970.
Il a alors écrit des textes pour la radio (Le festival de l’humour), la télévision – il a longtemps été scripteur pour diverses émissions, dont Samedi de rire et Ad Lib – et le théâtre, tout en poursuivant sa carrière de psychologue. Au fil du temps, ce communicateur hors pair a collaboré avec plusieurs grands du show-business québécois, dont Richard Séguin, Alain Choquette, Lara Fabian, François Léveillée et Michel Barrette.
En 1989, à l’âge de 40 ans, il décidait de faire le saut sur scène en solo. Il aura proposé quatre spectacles solo entre 1989 et 2000 : Recherchez Légaré (1989-1992), Légaré 2 (1992-1995), Guide de survie (1995-1997) et Rien (1999). L’artiste a collectionné les distinctions, dont des Félix et des Olivier, avec chacune de ses productions.
Ses citations les plus célèbres ont été publiées en quelques tomes, intitulés Mots de Tête, lancés ici et en Europe, et dans d’autres livres, nommés Les Trois Premiers Coups et Rien. Il a signé deux pièces de théâtre (Waiter!, C’est pas un siphon, c’est mon frère). Ses jeux de mots se sont aussi déclinés à la télévision, au moyen de courtes capsules de quelques secondes, aussi baptisées Mots de Tête, qui lui ont valu de décrocher un record Guinness pour la plus courte émission télévisée au monde, et pour laquelle il était animateur et concepteur.
On lui doit le populaire spectacle Les Parlementeries, dont les quatre éditions réunissaient des humoristes pastichant l’Assemblée nationale.
Il a aussi gagné en popularité en étant l’un des invités réguliers de l’émission Piment Fort, dans les années 1990.
Prolifique, Légaré a également pondu des textes de chansons, dont Quelle belle vie (1978), popularisée par Gilles Rivard.
« Le Québec perd un de ses plus grands humoristes. Tout en subtilité et en intelligence, Pierre Légaré savait tout autant déclencher le rire qu’une réflexion profonde », a souligné Nathalie Roy, la ministre de la Culture et des Communications.
S’il était connu comme humoriste aux yeux du public, Pierre Légaré s’est surtout dévoué tout au long de sa vie à aider les autres à réaliser leur plein potentiel, un dévouement qui l’a mené chez l’AMPMQ, où il visitait des centres d’aide aux jeunes pour présenter des chèques au nom de la Fondation de l’AMPMQ.
Dans les dernières années de sa vie, loin de l’œil du public, Pierre Légaré se consacrait à des œuvres qu’il trouvait importantes, notamment auprès de l’organisme Le Renfort à Saint-Jean-sur-Richelieu, qui vient en aide à des personnes handicapées.
Le psychologue de formation qui œuvrait dans les écoles auprès de jeunes en difficulté était d’abord et avant tout un humaniste, selon sa fille Catherine.
«Dans les derniers jours, on a parlé de cette période-là de sa vie, qui l’avait beaucoup marqué parce qu’il avait aidé des enfants, de jeunes adolescents qui n’étaient pas très bons à l’école à trouver une façon de se réaliser», note-t-elle.
«Je pense qu’autant dans ses débuts comme psychologue et ensuite quand il a commencé à écrire, c’était un humaniste. C’était quelqu’un qui s’intéressait beaucoup à l’être humain», ajoute-t-elle.
«C’était quelqu’un qui voyait du bon et du beau en chacun. C’est comme ça que je pourrais le décrire», mentionne Catherine Légaré.
Fidèle à lui-même, Pierre Légaré aura fait des blagues et rigolé avec ses proches jusqu’à son dernier souffle.
«Il était un père très aimant et qui savait rire au bon moment», conclut sa fille.