Un don de 10 000 $ de la Fondation de l’Association des Membres de la Police Montée du Québec salue un ami de longue date.
Une conférence de presse tenue au début du mois d’octobre pour annoncer la création de la Fondation Pierre Légaré pour la jeunesse venait de se terminer à la Place Rita St-Pierre de Victoriaville, avec les discours de plusieurs dignitaires, amis et membres de la famille de l’humoriste Pierre Légaré, lorsqu’un vieil ami de Légaré s’est approché du podium pour faire une annonce spéciale.
Ce vieil ami était le sergent d’état-major de la GRC à la retraite Gaétan Delisle, représentant l’Association des Membres de la Police Montée du Québec, et il était là pour annoncer un don de 10 000 $ de la part de la Fondation de l’association, don qui sera entièrement consacré à la mise sur pied de la nouvelle fondation de Légaré, qui a pour but de soutenir les jeunes.
« Pierre était un ami très cher de notre association et de moi-même, et pendant des années, il a travaillé avec nous pour soutenir les jeunes de la communauté », a déclaré Delisle. « Il était infatigable et vraiment dévoué à l’amélioration de la vie de tant de jeunes. Notre don a pour but de l’aider à poursuivre son rêve ».
Créée en synergie avec Partenaires 12-18 – un organisme que la Fondation de la GRC aide depuis des années — la toute nouvelle Fondation Pierre Légaré pour la jeunesse a été officiellement lancée en présence notamment de Danielle Lauzon, la conjointe de l’humoriste disparu et de ses filles Manuelle et Catherine Légaré.
« Cette nouvelle entité philanthropique a pour mission de soutenir et de faire rayonner l’action de Partenaires 12-18 Centre-du-Québec, garantissant ainsi la continuité de son engagement envers l’épanouissement des jeunes leaders. Cette nouvelle fondation vise à renforcer l’impact de l’organisme et à étendre sa portée », a indiqué Shanny Croteau, membre de Partenaires 12-18.
Une autre jeune, Noémie Boutin a souligné que la Fondation s’engageait à œuvrer dans la solidarité, l’intégrité et l’innovation en mettant un accent particulier sur le développement durable et l’engagement communautaire. « Son objectif principal, a-t-elle précisé, consiste à fournir un soutien financier stable et continu aux programmes existants et futurs de Partenaires 12-18 tout en développant des partenariats stratégiques. »
Au cours de la fin de 2024 et au courant de 2025, la Fondation Pierre Légaré pour la jeunesse mettra sur pied différentes initiatives de collecte de fonds. « Comme des campagnes en ligne, des événements communautaires et des programmes de dons majeurs et testamentaires, a fait savoir le jeune Étienne Monty. Ces efforts contribueront à mobiliser des ressources diversifiées pour garantir la pérennité et l’expansion des programmes de Partenaires 12-18. »
Les proches de Pierre Légaré, décédé octobre 2021, se disent fiers de voir le nom du disparu associé à cette « belle cause ». « C’est bien que sa mémoire, son œuvre continue à vivre. C’est vraiment un honneur que la Fondation porte son nom », a exprimé Catherine Légaré.
« Notre père, a renchéri Manuelle Légaré, avait une formation de psychologue. Il a travaillé auprès des jeunes du primaire, du secondaire et avant tout, ce qu’il ressort de notre père, c’est qu’il était un humaniste, quelqu’un qui a toujours cru au potentiel des gens et des jeunes. Cette croyance profonde rejoint les objectifs de Partenaires 12-18. »
Le président de la Fondation Pierre Légaré pour la jeunesse, Jonathan Decubber, a adressé des remerciements à la famille. « Merci de nous laisser utiliser le nom de ce grand homme et de nous permettre d’honorer sa mémoire encore plusieurs années. Un grand merci également à Pierre pour l’aide inestimable qu’il a apportée à Partenaires 12-18 au fil des ans », a-t-il exprimé.
Il a rappelé « la longue et fructueuse collaboration » de quelque 27 ans avec Pierre Légaré. « Un jour, il avait dit : Pour croire en soi, il faut d’abord que quelqu’un ait cru en nous. Mais Pierre Légaré, c’est plus qu’une citation. Pour lui, le tissu humain en milieu rural était vraiment important. Cela rejoignait vraiment nos valeurs », a confié M. Decubber.
Le lancement de cette Fondation, a-t-il ajouté, constitue une grande étape pour supporter les leaders de demain. « Il est important pour nous d’accompagner Partenaires 12-18 parce que les jeunes de cette tranche d’âge en milieu rural font face à beaucoup de défis et parfois avec moins de ressources que dans les grands centres urbains. Il nous tient donc vraiment à cœur de contribuer à fournir des outils à Partenaires 12-18 pour lui permettre de continuer à avancer », a-t-il expliqué.
Le magicien bien connu, Alain Choquette, un ami de Pierre Légaré, a accepté d’agir comme porte-parole de la Fondation Pierre Légaré pour la jeunesse.
« Pierre a été un ami pendant très longtemps. Il a notamment collaboré à mes spectacles. Il était aussi mon auteur à l’époque de l’émission Ad Lib. C’est un gros bonheur pour moi de m’associer à cette belle cause, c’est un honneur de suivre ses pas et la belle cause qu’il a endossée », a-t-il confié en entrevue.
L’illusionniste se réjouit de pouvoir aider les jeunes. « Ne serait-ce parfois que de créer une petite étincelle, de donner un petit coup de main, a-t-il dit. Quand j’étais jeune, des gens m’ont aidé d’une certaine façon. C’est ce qui m’a permis d’accomplir et d’atteindre des rêves que je croyais inatteignables. »
Il a dit souhaiter que sa magie puisse aider d’une certaine façon les jeunes « à avancer, à rebondir, à être créatifs et à s’accrocher ».
Un grand potentiel
La mise en place de la Fondation Pierre Légaré pour la jeunesse, a soutenu le président de Partenaires 12-18 Centre-du-Québec, Pierre Auger, permettra de consolider et de développer l’organisme au centre-du-Québec et peut-être même l’amener plus loin.
« Il y a facilement plus de 800 municipalités à travers le Québec qui pourraient bénéficier d’une approche 12-18. Ce n’est pas négligeable tout ce potentiel qu’on pourrait développer, a-t-il fait valoir. « J’aimerais rappeler que 12-18 n’investit pas dans des infrastructures ni dans le béton. On investit dans l’être humain, dans les jeunes, dans l’avenir qui nous fera tous grandir. »
Noémie Boutin a conclu le lancement en invitant « la communauté à se joindre à cette noble cause et à contribuer à bâtir un avenir meilleur pour les jeunes du Québec ».
On peut en savoir plus sur la Fondation et sur la façon de contribuer en visitant le site Web au https://fplj.org.
Qui était Pierre Légaré ?
Pierre Légaré (2 juin 1949 – 5 octobre 2021)
L’humoriste québécois Pierre Légaré a, durant des décennies, appuyé la cause syndicale de l’AMPMQ, et a participé à de nombreux événements organisés par l’association et sa fondation. Il a été le maître de cérémonie du gala annuel des Prix policiers du Québec en plus de s’impliquer activement au sein du Comité organisateur de cette cérémonie organisée par les principaux syndicats policiers au Québec, et ce, depuis 1999.
Reconnu comme l’un de nos plus intellectuels humoristes Pierre Légaré, qui a séduit les Québécois et toute la francophonie pendant des décennies avec ses jeux de mots, ses calembours et ses blagues en forme de questionnements existentiels, s’est éteint à l’âge de 72 ans, du cancer laissant dans le deuil sa conjointe, Danielle, et leurs trois enfants, Manuelle, Catherine, et Guillaume.
Légaré, certainement l’un de nos plus brillants comiques, s’est fait connaître par son humour subtil, intelligent et pince-sans-rire. Il s’est fait une spécialité de poser des questions sur la vie et ses travers, sur le pourquoi des choses. Il s’amusait à mettre le doigt sur les absurdités du quotidien et à critiquer les comportements ainsi que le système de valeurs de notre société de consommation, avec dérision et, souvent, une logique implacable.
Ce penseur et philosophe a d’abord obtenu une maîtrise en psychologie de l’Université de Sherbrooke. Il a fait carrière comme psychologue avant de mettre un pied dans le monde du spectacle à la fin des années 1970.
Il a alors écrit des textes pour la radio (Le festival de l’humour), la télévision – il a longtemps été scripteur pour diverses émissions, dont Samedi de rire et Ad Lib – et le théâtre, tout en poursuivant sa carrière de psychologue. Au fil du temps, ce communicateur hors pair a collaboré avec plusieurs grands du show-business québécois, dont Richard Séguin, Alain Choquette, Lara Fabian, François Léveillée et Michel Barrette.
En 1989, à l’âge de 40 ans, il décidait de faire le saut sur scène en solo. Il aura proposé quatre spectacles solo entre 1989 et 2000 : Recherchez Légaré (1989-1992), Légaré 2 (1992-1995), Guide de survie (1995-1997) et Rien (1999). L’artiste a collectionné les distinctions, dont des Félix et des Olivier, avec chacune de ses productions.
Ses citations les plus célèbres ont été publiées en quelques tomes, intitulés Mots de Tête, lancés ici et en Europe, et dans d’autres livres, nommés Les Trois Premiers Coups et Rien. Il a signé deux pièces de théâtre (Waiter!, C’est pas un siphon, c’est mon frère). Ses jeux de mots se sont aussi déclinés à la télévision, au moyen de courtes capsules de quelques secondes, aussi baptisées Mots de Tête, qui lui ont valu de décrocher un record Guinness pour la plus courte émission télévisée au monde, et pour laquelle il était animateur et concepteur.
On lui doit le populaire spectacle Les Parlementeries, dont les quatre éditions réunissaient des humoristes pastichant l’Assemblée nationale.
Il a aussi gagné en popularité en étant l’un des invités réguliers de l’émission Piment Fort, dans les années 1990.
Prolifique, Légaré a également pondu des textes de chansons, dont Quelle belle vie (1978), popularisée par Gilles Rivard.
S’il était connu comme humoriste aux yeux du public, Pierre Légaré s’est surtout dévoué tout au long de sa vie à aider les autres à réaliser leur plein potentiel, un dévouement qui l’a mené chez l’AMPMQ, où il visitait des centres d’aide aux jeunes pour présenter des chèques au nom de la Fondation de l’AMPMQ.
Dans les dernières années de sa vie, loin de l’œil du public, Pierre Légaré se consacrait à des œuvres qu’il trouvait importantes, notamment auprès de l’organisme Le Renfort à Saint-Jean-sur-Richelieu, qui vient en aide à des personnes handicapées.
Le psychologue de formation qui œuvrait dans les écoles auprès de jeunes en difficulté était d’abord et avant tout un humaniste, selon sa fille Catherine.